Le développement des espèces invasives
Le réchauffement climatique, l’abondance des échanges entre les territoires et la dégradation des milieux aquatiques sont favorables au développement des espèces envahissantes.
Une espèce envahissante, espèce envahissante exogène ou espèce exotique envahissante (l'anglicisme espèce invasive est parfois utilisé) est une espèce vivante exotique qui devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité autochtone des écosystèmes naturels ou semi-naturels parmi lesquels elle s’est établie (source : WIKIPEDIA). Elle est susceptible de pénaliser également les activités économiques et activités de loisirs.
La liste des espèces envahissantes qui concernent les milieux aquatiques tend à s’allonger et nous reviendrons dans cette page sur les deux espèces, présentes très ponctuellement sur le territoire et qui peuvent s’avérer particulièrement nuisibles : la Renouée du Japon et la Jussie.
La Renouée du Japon ou Renouée à feuilles pointues (Fallopia japonica, autrefois aussi nommée Polygonum cuspidatum ou encore Reynoutria japonica) est une espèce de plante herbacée vivace de la famille des Polygonaceae originaire d’Asie orientale, naturalisée en Europe dans une grande diversité de milieux humides. Cette plante herbacée très vigoureuse est originaire de Chine, de Corée, du Japon et de la Sibérie. Elle est cultivée en Asie où elle est réputée pour ses propriétés médicinales. Naturalisée en Europe et en Amérique, elle y est devenue l'une des principales espèces invasives ; elle est d'ailleurs inscrite à la liste de l'Union internationale pour la conservation de la nature des 100 espèces les plus préoccupantes (source : WIKIPEDIA).
La Renouée du Japon est particulièrement problématique car lorsqu’elle s’installe, elle est capable de complètement occuper (de quelques mètres carrés à des milliers de mètres carrés) un espace au détriment des autres espèces et des usages, et de former des « murs opaques » de 3 à 4 mètres de haut. Capable d’une grande adaptation et résistance, elle affectionne les milieux relativement ouverts présentant une bonne humidité atmosphérique mais craint l’abondance d’eau au niveau du système racinaire rhizomatique qui peut être profond de plusieurs mètres. Les berges hautes dénudées sont donc susceptibles de lui convenir. L’un des principaux modes de désamination de l’espèce est le bouturage : quelques grammes de rhizome, de cannes ou de tiges suffisent à son implantation. L’espèce profite des mouvements des matériaux (remblais…), du transport par les engins et machines (chenilles et roues des engins de travaux, tondeuse, débrousailleuse…), le transport par les crues.
Une fois que la Renouée du Japon s’installe à un endroit, il faut intervenir rapidement en arrachant les cannes et un maximum de racines plusieurs fois dans l’année. Les déchets doivent être brulés (attention aux périodes d’interdiction). Le compostage difficile présente des risques s’il n’atteint pas des températures suffisantes avec le risque de contaminer d’autres terrains. Il ne faut surtout pas la débroussailler (ou tondre ou broyer) sous peine de favoriser sa dispersion et d’aggraver la situation. Le végétal repoussera quasi-systématiquement quelques semaines plus tard. La prévention constitue la meilleure parade. Si le bosquet est présent depuis plusieurs années (les cannes atteignent 3 à 4 mètres de haut et atteignent à leur base 30 à 40 mm), c’est un autre problème et le conseil d’un technicien ou d’une personne avisée est nécessaire. Les produits phytosanitaires (désherbants, débroussaillants même s’ils sont véhiculés par la sève) sont inefficaces car la renouée du japon, à la manière des bambous disposent d’un rhizome très puissant et profond qui assure au végétal des réserves de plusieurs années. Leur utilisation à proximité immédiate des cours d’eau est interdite.